Le directeur général de l’agence, Francesco LA CAMERA, explique que la crise mondiale déclenchée par l’épidémie de coronavirus a révélé « les profondes vulnérabilités du système actuel ». Il exhorte les gouvernements à investir dans les énergies renouvelables pour relancer la croissance économique et aider à atteindre les objectifs climatiques.
L’investissement dans les énergies renouvelables permettrait, d’ici 2050, d’augmenter le PIB mondial de 98 000 milliards de dollars par rapport à un scénario de statu quo. Cet investissement serait particulièrement rentable puisqu’il rapporterait entre 3 et 8 dollars pour chaque dollar investi.
Ce plan permettrait également, selon le rapport, de quadrupler le nombre d’emplois dans ce secteur, qui atteindrait 42 millions au cours des trente prochaines années, et d’améliorer de manière mesurable les résultats mondiaux en matière de santé et de bien-être. « Les gouvernements sont confrontés à une tâche difficile qui consiste à maîtriser l’urgence sanitaire tout en introduisant des mesures de relance et de récupération importantes », a déclaré Francesco LA CAMERA. « En accélérant les énergies renouvelables et en faisant de la transition énergétique une partie intégrante de la reprise générale, les gouvernements peuvent atteindre de multiples objectifs économiques et sociaux dans la poursuite d’un avenir résilient qui ne laisse personne derrière ».
Le rapport a également constaté que les énergies renouvelables pourraient freiner la hausse des températures mondiales en contribuant à réduire les émissions de dioxyde de carbone de l’industrie énergétique de 70 % d’ici 2050 en remplaçant les combustibles fossiles. Les énergies renouvelables pourraient jouer un rôle plus important dans la réduction des émissions de carbone de l’industrie lourde et des transports pour atteindre des émissions pratiquement nulles d’ici 2050, notamment en investissant dans l’hydrogène vert.
Ce combustible propre, qui peut remplacer le gaz fossile dans la fabrication de l’acier et du ciment, pourrait être fabriqué en utilisant de grandes quantités d’électricité propre pour séparer l’eau en éléments d’hydrogène et d’oxygène. Andrew STEER, directeur général de l’Institut des ressources mondiales, définit l’enjeu : « Alors que le monde cherche à se remettre des crises sanitaires et économiques actuelles, nous sommes confrontés à un choix : nous pouvons poursuivre un système énergétique moderne, propre et sain, ou nous pouvons revenir aux anciennes façons polluantes de faire du business. Nous devons choisir la première solution ». L’appel à une reprise économique verte après la crise du coronavirus fait suite à un avertissement de Fatih BIROL, directeur de l’Agence internationale de l’énergie, selon qui des politiques gouvernementales doivent être mises en place pour éviter une interruption des investissements dans la transition énergétique. « Nous ne devons pas permettre que la crise actuelle compromette la transition vers une énergie propre », a-t-il déclaré. « Nous avons une importante fenêtre d’opportunité ».
Ignacio GALAN, le PDG du géant espagnol des énergies renouvelables Iberdrola, prétend à une position de modèle en affirmant que sa société continuerait à investir des milliards dans les énergies renouvelables ainsi que dans les réseaux électriques et les batteries pour aider à intégrer les énergies propres dans l’électricité. « Une reprise verte est essentielle alors que nous sortons de la crise COVID-19. Le monde en tirera des avantages économiques, environnementaux et sociaux en se concentrant sur les énergies propres », a-t-il déclaré. « Il est essentiel d’aligner les mesures de relance économique et les programmes politiques sur les objectifs climatiques pour assurer une économie saine et viable à long terme ».